Les propriétés spécifiques du chlorure de magnésium


La forme chlorure est l’une des formes la plus assimilable et la plus active du magnésium. C’est un sel de magnésium très particulier avec des propriétés spécifiques et peu exprimées par les autres formes de magnésium :
✓ Action cholagogue et cholérétique équivalente à celle de l’artichaut ou du romarin c’est-à-dire STIMULANTE de la sécrétion et de l’excrétion de la bile. Cette propriété permet de soutenir le travail hépatique en particulier en fin de gestation et en début de lactation.
✓ Action de forte stimulation des fibres musculaires lisses (surtout le muscle utérin) ; ce qui est très important en période de mise-bas.
✓ Action neurorégulatrice : apporte du calme si hyperactivité ou tétanie et à l’inverse apporte du tonus dans une situation de fatigue excessive ou de paralysie temporaire.
✓ Stimulation de l’action phagocytaire des cellules de défense, ce qui augmente l’immunité innée. L’effet bénéfique du MgCl remarqué dans les pathologies virales peut être dû à l’impact du MgCl sur les liaisons H de H2O, créant une gêne à l’attachement et à la pénétration intracellulaire des virus.



Absorption du magnésium


Chez le ruminant adulte, l’absorption du magnésium se fait majoritairement dans le réticulo-rumen. L’énergie disponible dans le rumen est un facteur déterminant pour l’absorption du magnésium : elle est positivement corrélée avec la concentration en AGV, et avec une complémentation glucidique (Meschy, 2010). La digestibilité du magnésium est plus fortement déterminée par le taux de potassium de la ration que par la nature de l’aliment. Meschy et Corrias (2005) ont proposé une estimation de la digestibilité du magnésium en fonction de la concentration en potassium de la ration totale : 25% pour des rations base maïs ensilé, 20% lorsque l’herbe ensilée ou le pâturage est prédominant, 15% lors de la mise à l’herbe.


Symptômes de carences


Les carences en magnésium peuvent être modérées avec une diminution de l’appétit, une moindre digestibilité des fibres et donc une diminution de performances. Les carences chroniques sont dues à une chute intense et brutale de la magnésémie. Cette chute du magnésium sanguin entraîne des tétanies, souvent fatales. Elles sont rarissimes chez la chèvre, occasionnelles chez la brebis et fréquentes chez la vache laitière. Chez ces dernières, les crises de tétanie surviennent souvent à la mise à l’herbe. C’est la composition chimique de l’herbe jeune et des repousses de fin d’été-automne (teneurs élevées en potassium et en azote soluble, faibles en sodium, magnésium et en énergie) qui favorise les tétanies.


Et les excès ?


Un apport excessif de magnésium, susceptible d’entraîner des signes de toxicité, est improbable dans les conditions pratiques d’alimentation des ruminants. Une toxicité modérée (légère diarrhée, diminution de l’appétit et début d’érosion des papilles du rumen) a été rapportée chez les ovins et chez les bovins à partir d’apports de magnésium à hauteur de 14g/kg de MS, soit 8 à 10 fois l’apport alimentaire recommandé chez les ruminants.


Les périodes à privilégier pour les apports


➢ Pendant 10 jours avant la mise-bas : jusqu’à 30gr/jour/vache (6 à 7 gr/jour/brebis ou chèvre).
➢ En période de risque parasitaire pour soutenir le travail hépatique et stimuler l’immunité : 1 semaine par mois à 20gr/jour/vache (ou 6 à 7gr/jour/brebis ou chèvre).


Influences sur la BACA


La BACA est importante les trois dernières semaines de tarissement, en prévention des fièvres de lait. À ce stade, il faut viser une BACA proche de zéro. Pour diminuer la BACA, on limite le sodium, le potassium et on apporte des chlorures, des sulfates, ou du soufre. La matière première la plus communément utilisée en ferme pour baisser la BACA est le chlorure de magnésium (entre 30 et 100 g/vache tarie/jour selon la ration). En effet l’apport d’anions (chlorure), chargés négativement, va placer la vache en acidose métabolique (acidification du sang). En réponse à cette acidification sanguine, une sécrétion hormonale va la forcer à mobiliser du calcium osseux avant vêlage, ce qui la prépare à entrer en lactation. D’autres matières premières comme le chlorure de calcium, le sulfate de magnésium, ou la fleur de soufre sont parfois utilisées. Il faut éviter à tout prix le bicarbonate de sodium dans les rations préparation vêlage car le sodium qu’il apporte fait vite grimper la BACA. En revanche, le sel, qui contient à la fois des ions chlorure et sodium, ou l’oxyde de magnésie, n’influent pas sur la BACA. Il est conseillé de maintenir un apport de 20 g de sel/vache tarie/jour (Ballan, 2013).

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